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CONCOURS ET PRIX LITTÉRAIRES 423

LE GRAND PRIX DE LITTÉRATURE

Le Grand Prix de littérature, fondé sur Tinitiative de M. Thureau-Dangin pour récompenser une œuvre d'imagination d'un caractère élevé, a été décerné le 2 mai 1912 à M. André Lafon pour son roman L'Elève Gilles.

La Commission chargée par l'Académie de choisir le lauréat préposé, lequel n'a point à faire œuvre de can- didat, était composée de MM. le Comte d'Haussonville, Ernest Lavisse, Jules Claretie, Paul Bourget, Paul Her- vieu, Pierre Loti, René Bazin, Maurice Barrés et Mar- cel Prévost. Les conclusions de cette Commission ont été adoptées par une forte majorité qui a consacré ainsi un jeune écrivain actuellement maître d'études.

M. André Lafon était connu déjà et apprécié comme poète, ses débuts de romancier l'ont placé au premier rang; son roman, qui évoque avec une douce et doulou- reuse vérité un petit lycéen, adroitement emprunté à David Copperfield, quoique si différent, a été apprécié dans les termes suivantes par M. Jules Claretie : « Cet Elève Gilles est une œuvre d'une sensibilité profonde et d'un talent rare. L'auteur, qui sera célèbre demain, nous donne là, sur la pensée de la génération nouvelle, un document tout à fait précieux. Ce n'est plus la poussée vers l'action farouche, c'est l'aspiration idéale de labeur et de devoir ».

A la première page de son roman M. André Lafon a écrit ces lignes qui précisent sa pensée et indiquent assez bien sa manière : « Vous qui vous pencherez sur ces pages avec l'envie d'y revoir, parmi tant de choses morales, des figures jadis connues, ne soyez point