Page:Glatigny - Œuvres, Lemerre.djvu/163

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Et partout je dirai ta gloire,
Mère des muettes langueurs,
Ô fille des flots, dont l’histoire
Épouvante et charme les cœurs !


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La Normande.



À André Lemoyne.



Elle est belle vraiment, la Normande robuste
Avec son large col implanté grassement,
Avec ses seins, orgueil et gloire de son buste
Que fait mouvoir sans cesse un lourd balancement !

Elle est belle la fille aux épaules solides,
Belle comme la Force aveugle et sans effroi !
Il faut pour l’adorer longtemps des cœurs valides
À l’épreuve du chaud, de la pluie et du froid.

Les phthisiques amants de nos lâches poupées
Reculeraient devant ce corps rude et puissant
Dont les mains, aux travaux de la terre occupées,
Montrent, au lieu des lys, l’âpre rougeur du sang.