Page:Glatigny - Œuvres, Lemerre.djvu/342

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Parades de la Foire. 283 XVI Parades de la Foire. A Bernay, le pays du cidre et des chevaux, C‘était hier la foire fleurie* Les pitres dévidaient sans fin des écheveaux D’éloquence avec crânerie. Le temps était superbe. On eût dit que, honteux De n’être pas plus en avance, Le soleil réparait son mois de mars piteux : On avait un ciel de Provence. Les caisses résonnaient. Fanfares, boniments Se croisaient, se mêlaient. La femme Colosse avec candeur montrait ses agréments Prodigieux que rien n’entame. On voyait des Troppmann en cire, les uns blonds, Les autres bruns, tous authentiques ! Ressuscites, parfois de vieux chapeaux tromblons Circulaient devant les boutiques. C‘était un bruit joyeux. Cependant, a V écart, Un vieux pitre au visage austère, Voyait, bien qu’il parlât au public avec art, Sa devanture solitaire.