Page:Glatigny - Œuvres, Lemerre.djvu/405

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346 Gilles et Pasquins. Dans un oubli profond des fabricants de toiles, De rêver dans les champs aux gestes et hauts faits D’Alexandre et Porus, ces chevaliers parfaits Qui combattaient sous l’œil de madame la Vierge. Que f importait celât Dans ton manteau de serge, Tu passais indulgent, et scandant sur tes doigts Les syllabes d’un vers entendu dans les bois. Mais les mètres anciens te gênaient Ta pensée Gaillarde en leurs anneaux étroits était froissée. Au cidre généreux il faut un vaste fut ; Tu crias : « De F audace l % et l’alexandrin fut. Eh bien, parmi tous ceux, faiseurs de tragédies, De drames, de sonnets, de strophes engourdies, Qui te prennent ton vers journellement, pas un, Illustres, ignorés, gras, bien repus, à jeun, Pas un, mon vieux ami, qui de toi se souvienne ! La gloire de ce vers cependant est la tienne. Ton poème est mortel comme ennui, j’y consens, Mais tu créas le moule où des fondeurs puissants Ont versé le métal du Cid et des Burgraves. Tu saisis le vieux vers et brisas ses entraves ; Bon ouvrier modeste, auquel, en et moment, J’apporte mon tribut de barde et de Normand ! Propriano / septembre 1869.