Page:Glatigny - Œuvres, Lemerre.djvu/88

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L’attente.



Ô Cythère mélancolique,
Dont les ombrages profanés
Ont un charme que rien n’explique,
Toujours, toujours vous m’entraînez

Vers les rives de fleurs où celles
Qui portent les beaux lis aux mains,
Avec leurs yeux pleins d’étincelles,
Cherchent le calme des chemins.

Mon rêve amoureux s’extasie
Sous les arbres du grand Watteau ;
Je vois marcher ma poésie
Sur les pentes du vert coteau.

Hélas ! dans les eaux murmurantes
Les Nymphes ne se baignent plus.
On ne voit que des figurantes
Dans le décor où je me plus.

Je sais bien que ces filles vaines,
Sans grâce pure, sans douceur,
Boivent le meilleur de mes veines ;
Pourtant, Cidalise, ô ma sœur !