Page:Godefroy - Dictionnaire de l'ancienne langue française, 1881, T01, A-CASTA.djvu/740

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

1» BRE BRE BRE

vérité et pour droiture que ge enseignoie orent envie de moi et rendoient a m’ame brehagneté. (Psaiit., .Mnz. 798, 1^ 42 v».)

Sterilitas, brehenneté. (Gl. l.-g., Richel. 1. 769â.)

Sterilitas, brehengneté. {Gloss. de Conches.)

Brehaignetê, sterilitas. (Gloss. gall.-tal., Kichel. 1. 7684.)

Stérilité ou brehangnelé de femme. {Grant Herbier, f° 10 r")

Grant multitude de crestiens habitoient es grans desers d’Egypte esquels par avant homme n’avoit habité pour la seicheresse et pour la brehaigneté de la terre. (Boccace, Nobles malh., VIII. xiii, f» 202 v», éd. lois.)

1. BREHAING, adj., Stérile, qui ne peut pas engendrer ;

Ne doit pas bons brehains ester cens (u pnef^nt enpeorer. (Wace, Esi. de la Conception, p. Il, Mancel el TrébuUen.)

Se pensa que le père de son seigneur engendroit bien et qu’il n’estoit pas brehaing. {Lio. du, Chev. de La Tour, c. Lvn, Bibl. elz.)

Mais les spadons de cent mille nn >"onl pas ponr enli cest droit commnn, Car ilz sont brehains et stériles. (J. Le Fetbi, La Vieille, II, 2313, Cocheris.)

— Fém., brehaigne, brehengne, hrehagne, brehigne, brahaigne, braaigne, hrahaine, brahainne, braene, braangne, braheignie, braine, brainne, hraingne, bregne, baraigiic. barhaine, baraine, barainne, barahaine, barahainne :

Ki aluet la harhaigne en la maisun, la merre des lilz esleecante. (liv. des Ps., Cambridge, cxii, 9, Michel.)

Chi habiter fait barhaine en maisun. [Lib Psalm., Oïf., cxii, .Michel.) Var. : baraine, barahainne.

Samael qui moût saios lioms fa El Samson a la grant vertu De does fomes braenes furent. (W»CE, Conception, Bril. Mus. add. 15G0G, f 1 1.)

Qu»I corpe ai je, se er braine t (ID., ib.. f° 45=.)

Dens brahaines Ternes. (le, Vila S. H. Virg., p. 18, Lnzarche.)

Ki habiter fait barahaine en la mai=;iin (Psalm , Brit. Mus. Ar. 2.30, f» 116 v»)

Qui fait brehengnc raere ester. (Lib. Psalm., cxii, p. 338. Michel.)

Ce q’enfant ne pooit aroir, t’i cuidoit bien ke la reine Dea5l toi jors eslre brebigne. (Dolop., lOGG, Bibl. cU.)

Ele estoit brehagne. (MotsK., Chron., 1341, Itciff.)

t ki barainne estoit al hure. Pois oui bêle porlenre. (S. Edward le conf., 2G78. LuarJ.i

.Sa famé fu braangne avant. («ir. s.-b., Hichel. 818, P 10^ 1

Mol amoal dacement li sire sa corapaine , n" ° *’*"°’ '"f*"’ P"f ÎO lu’ele en baraine. Sa cousine Elizabeth estoit enceinte bien avo>l .VI. mois, qui estoit brahaigne et f,v n tf ; '>"’• "" f^^"- <*« ^« Tour, c. cix, Bibl. elz.) ’

Les famés seront brehengnes. (Ore.sme, Qiiadrip., Richel. 1348, f" loS r».)

Or es ta hraingne stérile. (P. MiCB., Danec aux aveugles, p. 28, éd. 1718.)

Qui estoit brehaigne clamée. (Hativ. S.-S. J.-C, Jub.. Myst., II, 48.)

Braheigniez qui ne concenples. Famines qui oncques enfans n’eusles. (Pass. y. -S., ib.. Il, 237.)

Les brehaignes sont bien heureuses et les ventres qui n’ont mie engendré. (P. Fer-RET, Noxiv. Test-, (" m v»,"impr. .Maz.)

Et bien que mes brebis ne soient jamais brehaignes, lUossART, Pocs. eh., 261, Becq de Fouquières.)

La nature certes n’est point devenue si brehaigne, qu’elle n’enfentasl de nostre tens des Platons et des Aristotes. (Du Bellay, Illustr. de la lang. fr., 1, 10.)

Brehaigne et stérile. (Sat. Men., Har. de d’Aubray.)

— Il s’employait aussi comme stérile, en parlant de la terre, des plantes, etc. :

Terre ert ilores vaine ne tut en tut baraine. (Pb. de Thain, Ciimpoi. 20i1j, Mail.)

Pesmes sunt les eves e baraignes les terres. {Rois, p. 330, Ler. de Lincy.)

La roche porte un bois doutable. Dont li arbre sont niervei!lable : L’un est brehaigne et riens ne porte. L’autre en fruit porter se déporte. (Rose, 6213, Marlean.)

.... Arbres brehains. (liECLis DE Mol., ili.icrere, Ars. 3142, P 204«.)

Li ars fust corrnrapus et la terre braaigne. (Gir. de Ro.$s.. 6179, Mignard.)

Terre vuide et brainne. (L’Orloge de sap.. -Maz. 1134, 1. I, cb. 8.)

Comme l’abre brahainne ilz ont esté charges de fuilles et n’ont point pourté de fruit. [Ib., 1. Il, Prol.)

Il assembla son osl en une place de terre pierreuse et brehaingne. (Bocc.we, Des nobles îna/ft., VIII, xiv, f» 206 r°, éd. 1.513.;

Et ceulx las et debalus en faitz d’armes soient en ung pays brehaigne, luytlant et combatant. (Leprem. vol. des gran’s décades de TH. Liv., f° 124% éd. 1330.)

— Privé :

François moronl. s’en ert la France bregne. (Honcisr., p. 42, Bourdilloo.)

Parle tost, de vertu brehaigne. (Plaisant Quaquet des femmes. Poés. fr. des ° et sv’ s., t. VI.)

Avec ce le lieu estoit tout brehaing des choses nécessaires a vie que les gens de l’ost cherchèrent longuement par celles montaignes. (Boccace, Des nobles malh., VIII, XI, f°201 r».)

Kt aumosnc aussi sa compaigne Oui point n’est de donner brehaigne. (Dei;lilevii.le, Trois pèlerin., f» 91», impr. lustit.)

— Fig., qui ne produit rien de bon, inutile, sans fruit :

Il me rendoient mal pour bien, qui fai<oit ^S^ffi?*^ ^eheingne et sèche. (Ps., nîaz. 79o, t 86 V ,)

Apres me lya par les mains Et me dist que sproit brehains Tout l’ouvraige que je feroye Se par elle ne le faisoye. (DtcLiLEv., Trois pclenn.. 1" 83».1

Brehaigne se disait encore au dix-septième siècle. Il est dans Furetière et dans plusieurs autres dictionnaires de cette époque, et il n’a pas cessé de se dire, en parlant des femelles des animaux, et quelquefois des femmes, dans plusieurs provinces du nord, particulièrement en Normandie, où les mots brehain, brehaigne. sont fort usités. En Normandie, brehenne désigne particulièrement une perdrix qui n’a pas couvé. Boulonnais, brehaigne, femelle stérile. Bret., brechain, itériU. Environs de Rennes, bragne , bragaigne , champ stérile. Le patois lyonn. appelle brame une vache qui n’a pas encore fait I de veau, vache stérile. Bourg., une vache ! braime. Il se trouve dans plusieurs noms de lieux : Brancourt, village à trois lieues de Saint-Quentin; J/oHf-jBreftam^ village attenant.

2. BREHAING, bareyn, s. m., folle avoine, appelée aussi avoine stérile :

Avena sterilis, bareyn. (Gloss. de Neck., Scheler. Lex., p. 97.)

BREH.NT, brahanl, berhant, s. m., tente, pavillon :

.s prez delej Tremoigne fn molt granz li bobanz. Ou il orent tanduz pavillons et brehanz Et riches trez de soie a girons et a panz. (J. Bon., Sax., v, Michel.)

Destandu et trossé li tré et li brehant. .(Id., I*., HT.)

Et Herupois font tandre paveillons el brehans. (Id., ib., cxMi.)

Rois Looys i fist tendre ses 1res. Et ses aacubes et ses braham lever. (Coron. Looys, 2273, ap. Jonck., Guill. d’Or.)

Sodans i ot fait tendre son tref et son brehanl. <Xhans. d’Anl., v, 703. P. Paris.)

Tant i a paveillons et Irez Aucubes et brehans fermez Que covertes en sont les plaignes. (Blanehandin, Richel. 19152, P 18b’.)

Qui veist ches berhans et ches teniez verser. (Gaufrey, 4339, A. P.) Impr.. herham.

Et si s’en vint conrant a loges «t as très ; Il decope les cordes, s’a les brehans verses. (B. de Seb., %x, 703. Bocca.:»

Voient logié tout environ Tentes et très et paveillon. Les aucubes et les brehans. {Floriani, 7371, Michel.)

La vit il mainte tentez, maint Iref et maint brehans. (Hug. Capel, 1389. A. P.)

Et y levèrent et fichèrent très, tentes, pavillons el brehans. (Jeh. Vadquel., Trad. de la Chron. de de Dijnter, 1. VI, c. 50, Xav. de Ram.)

BREHENNETÉ, VOIT BREHAIGNETÉ.

1. BREHiER, adj., sans doute, selon Scheler, une forme variée de brehaing, impuissant :

Nos avons chaiens .i. brehier. Un defeu, un dehnré ! (Gauthier le Long, ap. Scheler. Troue, belg. p. 237.)

2. BREHiER, oir Brluier.