Page:Godefroy - Dictionnaire de l'ancienne langue française, 1884, T03, E-FILD.djvu/397

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Mont pir ot g’-nl li cors, eschri’i el molle. (Fierabras, Val. Chr. lOlG, f iSK) A. P., T. ’, escevi. Brnlans, dist l’amirans. (tardes ne me celés, Ki conqnisl Fierabras, ki tant fu redoutes. — En la mole foi. Sire, ris damnisiaus armes. Cil biaus. cil rskrvii cil crueos, cil mPnbres, Ki la entre ces aut[r!es a bien les ci bendes. (/«., r.ios, A. P.) Elles vos la dachesse qui est belle inchevie. (Parise, 143. A. P.) La darae fisl un rointe ami, Granl et corsu et e^chevi. {Sept Sages, 2131, Keller.) Ki tant est biele et esehiene, (;*., 4351.) .vil. finis avoie, monlt biax et eschevis. (Gmjdon, ’2G30, A. P.) Qui moult fu biaus et gens et escliavis. (II/., 3138.) Granz cri et forz el esrheviz. IParlon., Richcl. 1913’2. C 165.) Hemault ala devant et GauTrei le hardis. Renier le duc de Jeûnez, et Eeuves t’eschr-tis. {Gaufrey, 1360, A. P.) Ber, preu ma fille, Beli’snnl Yechevie. (Olittcl, 61-2, A. P.) Ses Ires biaus cors, li (.’ens, li eacheviit. (OuDART DE Lachem, Chons., Richel. 844.) Frans roys, ou est ma fille, la blonde, Veschevie. (Belle, 2160, Scheler.) Plus belle est cent lans que ne devis ; Ses 1res biaus cors, li gens, li eschevis, .Me plaist laiil que,.. (Ane. Pocl. fr. av. 1300, p. 693, Ars.1 k tos jorz de mon fin cuer amé La grant, la génie, la belle, Veschavit!. (Ib., p. 1129.) Mes nom ad devers sei sa fille eschmie. (llorn, 4322, Michel.) Tant a bean corps et achevy Conques sa pareille ne vy. (Alard, C’"' d’Anjou, Uichel. "65, i" 12 v".)

ESCUEVIER, voir ESCHIVER.

ESCHEviNAGE, s. m., mauvais lieu, maison de prostitution :

Femmes tiennent esckevinage De poules de coocabinage. (Rebours de Malliiolus, ap. Borel.)

1. ESCHEVIR, essevir, essuyr, v. a., achever, compléter, exécuter complètement :

Nos tenrons, guerderons, perseuRrons et essevirons quanque li diz Hugues dirai, or- denerai et pronuncerai sus les diz descors. (1292, eu. d’Oth. de Bourg., Cli. des compt. de Dole, -— , Arch. Doubs.) 874 ’ Tant que sy pont soient fait et essevis. (1312, Wisi.de Metz, III, 299.) Et qu’il s’an penereit an bonne’ foit et loiamant de Vessevir. (1315, ib., III, 320.) Ne seroienl-il quites d’essecir les crans qu’il averoient fait. (1337, ib., IV, 172.) •Une paire de cussoz de fer non essuys. (Dec. 1397. Invent, de meubles de la mairie de Dijon, Arch. Cùte d’Or.) Le jeudy, ledit darap Jaicque allit devant justice, et requeril, qu’il beust ung treses pour essevir le portel’uers dudit uiaislre escbevin. (J. AuBBlOi, Jauni., au 1481, Larchey.) Eu ycelle année fi;t essevis le clocbié de Jleulte. (Id., ib., au 1482.) Et, pour fournir la dite somme. pourtant que la cité n’avoit point d’argent, furent mandes plusieurs des bourgeois de la cité. Et convint que chacun prestait argent pour essevir la dite somme; et les dits s" commis donnent bons gaiges a ceulx qui prestont la dite somme. (Id., ib., an 1492.) Cf. ESCHEVER.

2. ESCHEVIR, eschavir, v. a., syn. de parer ? Le hnnepier para el eschavi. Pois l’a ouvré moult biel a flours de lis. (Girberl de MeU, ras. Ars. B. L. 180, P 132.) Cf. ESCUEVl.

3. ESCHEVIR, voir ESCHIVIR.

ESCIIEVIZ, voir ESCHERVIS.

ESCHEVOIR, voir ESCHIVOIR.

1. ESCHiEF, s. m., chef, Cn, résultat :

Trahison est mauvaise a faire. Et plus mauvese est a retraire ; Quar en la queue ou au chief, En vient l’en tost a mal eschief. (Flaire el lllance/lor, 2" vers., 1211, du Méril.) Ne la pnvoil mecire a eschief (la cause) Le conseil, ne la paiûner. iCbr. de Pis., Poés., Richel. 604, f 159 r".)

2. ESCHIEF, S. m., écheveau, peloton de fil :

Le suppliant print six ou huit eschiefs de fil blanc. (1394, Arch. JJ 147, pièce 93 )

3. ESCHIEF, -eff, cschif, s. m., petite fortification flanquante que l’on faisait pour défendre les approches d’une porte, pour enfiler un fossé, lorsque les enceintes des villes consistaienten une simple nuraille. Souvent les eschifs étaient des ouvrages en bois que l’on établissait provisoirement si le temps ou les ressources manquaient pour élever des tours. Lebœuf, dans son Histoire de la ville d’Au.>cerre, dit qu’à la fin du xiv-"» siècle, on éleva autour de la ville d’.4.uxerre plusieurs eschifs. {Mém. concern. l’Iiist. civ. et ecclés. d’Auxerre pir l’Abbé Lebœuf publié par MM. Challe et Quantin, Auxerre 1833, t. ni, p. 279.) :

Les dits habilans doivent fermer leur bourg de Bouclans de murs pallvs et d’eschieffs. (1338, Francli. de Chàstel-Neuf, Terrier de M. de BauCfremont, et 1346, Franck. d’Arguel, Droz, Bibl. Besançon.)

4. ESCHIEF, echief, eschié,s. m., sorte de rente; selon l’éditeur des Ordonnances, rente établie pour être déchargé de plusieurs autres redevances plus considérables :

Doit rendre cinq soulz d’eschief. (1248, La Mothe, 6, 10, Arcb. iMeurthe.)

Li borne etli eschevain qui venu sont a Moustier a eschief desous moi et qui vour- rout venir a eschief, se justiserout par lou uiaiour et par les eschevins et ie aurai le? eschies et les ameudes. (12t;o, Charl. d’affr. de Moulier, Arch. mun. Mout.-s.-Saulx.) Sei. maignies de homme; et de famés qui sunt a echief et doieni lour echief chacun an, la moitié a Pâques, et la moitié a la S. lîemey. (1293, Acle de vente, Moreau 212, f» 107 r’, Richel.) Chascuns qui ara autres bestes a charrue porra mettre ses chevaus a !a charrue un tor ou gayn pour coitier ses sourbees, se mestier li est, sans paier eschief. (1321, Arch. JJ 60, f» 137 r».) Se aucuns de la vile deffaut de paier eschief ou censive ou rente. {Ib., (’ 138 r».) Sur les eschies de Monteigne. (1339, Cari. de Langres, Richel. 1. 3188, f" 279 v.) Quiconques demourra cn ladicte ville de Perrices, homs ou femme de moy ou de mes hoirs, chief d’ostel, ou tenans feu et lieu, il paiera a moy ou a mes hoirs, par chascun an, cinq suulz tournois de rente ou eschief. (1383, Ord., vu, 32.) Paieront lesdiz hommes de Reccourtet leurs hoirs pour cause de leur eschié a tous jours chascun an seze livres de tour- nois. (138i, Arch. JJ 84, pièce 21.) Ressut de Sehille la Bouironne pour son eschief qui eschay le venredi après les octaves des Brandons l’an Li, par lluet Blancart, .vi. 1. par., .i. escu pour .xill. s., valent .ix. escus et .m. s. — ... De Cathe- line, i’erame feu Jean de la Lobe, qui fu prinse a esclUef le mardi devant la Peu- thecousle l’an LU, pour .mi. 1., lesquels Pierre de Châlon reçut, un escu pour .xvi p., valent .vi. escus et .ix. s, (13oll3S2. lieccples d’eschics faites par P. de Clidlon, Arcli. admiu. de Reims, t. III, p. 20, Doc. inéd.) Confessent et recongnoissent lesdicts hu- bitaus de S. Belin, pour eulx, leurs hoirs et successeurs, que ung chascim chief d’hostel, est tenu et doit payer doresena- vant audit prieur el a ses dits successeurs prieurs dudit prieuré de S. Belin ou a leurs commis et députez a ce recevoir, par cha- cun an, au jour et terme de teste de S. Rcmy, soit qu’ils ayent bestes trahans a charrue ou non. eiuq sols tournois par forme d’eschief. (1461, Ord., xv, 72.)

3. ESCHIEF, voir Essief.

ESCHIEFLE, VOlr ESCIEFLE.

1. ESCHIELE, - ielle, eschele, eschelle, esciele, esiciek, -ielle, escele, esckille, eschiere, esciere, esqxiiere, scare, s. f., bataillon, escadron, grand corps de troupes rangées en bataille, ligne :

Icez eschieles bien les vont ajustant ; S’il troevent l’host, balaille i ierl mult grant ! (Roi., 3U24, Muller.) De Franceis sunt les premières eschieles. (Ib.. 3026.) Hervis chevauche, li gentis el li ber, A dis eschieles que il ot devisé. (Gar. le Loh., 1" chans., su, P. Paris.) Pristrent les armes, si s’armèrent, Sans faire eskiele et sans conroi, Al castel vindrent a desroi. (BruI, ap. Capperonnier, Gloss. de l’IIisl. de H. Louis.) Tote sa gent a ralote El par escieres devise!. (BruI, ms, Munich, 1532, VoUm.) Dure escieres si ordinerent. (!!>.. 11. 16.;