Page:Godwin - Caleb Williams, II (trad. Pichot).djvu/112

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haine bien fondée, vous ne devez jamais employer contre les gens que vous haïssez le ministère de cette loi à laquelle votre métier est de faire la guerre. Soyez conséquent. Choisissez d’être son partisan ou son adversaire. Comptez bien sur une chose, c’est que partout où il existe des lois il y en a contre les gens comme vous et moi. Ainsi, ou nous méritons tous tant que nous sommes la vengeance de la loi, ou bien la loi n’est pas l’instrument convenable pour corriger les méfaits des hommes. Je vous dis cela, parce qu’il faut que vous sachiez bien qu’un délateur, un témoin à charge, un homme qui tire avantage de la confidence d’un autre pour le trahir, qui vend la vie de son prochain pour de l’argent, un poltron qui va, pour quoi que ce soit, recourir à la loi, afin qu’elle fasse pour lui ce qu’il n’ose faire par lui-même, est le dernier des scélérats. Mais, dans la circonstance actuelle, vos raisons seraient les meilleures du monde, qu’on ne pourrait pas les appliquer ici. »

Pendant que M. Raymond parlait, le reste de la troupe entra dans la chambre. Aussitôt il se tourna vers eux en disant :

« Mes amis, voici un avis que Larkins vient d’apporter, et dont, avec sa permission, je vais vous donner connaissance. »

Ensuite, tirant le papier de sa poche, il continua : « Cet avis contient le signalement d’un homme accusé de vol, avec une offre de cent guinées pour celui qui le livrera à la justice. Larkins a trouvé cet avis à… D’après l’époque et les autres circons-