Page:Godwin - Les Aventures de Caleb Williams, I (trad. Garnier).djvu/108

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une longue vie, et avoir à parcourir encore une belle carrière d’années et de gloire. Peut-être n’était-ce qu’une apparence trompeuse ; peut-être les efforts de son esprit, plus violens et plus continus que ne l’aurait permis un juste ménagement pour sa santé, avaient-ils déjà jeté en lui les germes d’une maladie. Mais un observateur moins difficile aurait hardiment prédit que son bon jugement, sa présence d’esprit et son enjouement inaltérable, suffisaient pour tromper long-temps la parque, à moins qu’elle ne vînt à le prendre par surprise ; et cette circonstance redoublait encore l’affliction générale.

Mais de tout le monde, personne n’en fut aussi affecté que M. Falkland. Peut-être n’y avait-il pas un seul homme aussi à portée de bien connaître le prix de la vie qui était alors menacée. Il se hâta de se rendre près du malade ; mais il éprouva quelque difficulté à se faire introduire. M. Clare, qui n’ignorait