Page:Godwin - Les Aventures de Caleb Williams, I (trad. Garnier).djvu/128

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le pauvre fermier expulsé crut n’avoir rien de mieux à faire que d’aller au château de ce seigneur, et de lui faire part de la situation où il se trouvait. M. Tyrrel l’écouta avec beaucoup d’attention. — « Fort bien, l’ami, lui dit-il, il est très-vrai que je désirais fort que M. Jakeman fût porté dans l’élection ; mais vous savez qu’il est d’usage, en pareil cas, qu’un fermier vote comme il plaît à son maître. Je ne suis pas d’avis d’encourager la rébellion. — « Cela est juste, répliqua Hawkins, et je n’en disconviens pas ; j’aurais voté à la volonté de mon maître sans aucune difficulté pour tout autre homme que ce fût dans le royaume, excepté l’écuyer Marlow. Car il faut que votre seigneurie sache qu’un jour son premier piqueur s’avisa de sauter par-dessus ma haie, et de traverser tout au beau milieu mon meilleur champ de blé, la récolte encore sur pied. Il n’avait pas