Page:Godwin - Les Aventures de Caleb Williams, I (trad. Garnier).djvu/147

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

soupçons. Cet événement excita fortement la vigilance et l’activité de Hawkins, qui vint à bout de suivre si exactement le fil de la trame, qu’il ne douta pas de pouvoir le faire remonter jusqu’à M. Tyrrel lui-même.

Hawkins qui savait bien que la loi était disposée de manière à servir plutôt d’arme offensive à la tyrannie des riches que de défensive contre leurs usurpations, avait eu grand soin d’éviter jusqu’à ce moment d’en venir à des mesures judiciaires. Avec cela, dans cette dernière circonstance, il se figura que le délit était d’une nature trop atroce pour que le rang, quel qu’il fût, pût mettre le coupable à l’abri de la sévérité des lois. La suite lui fit voir qu’il avait à s’applaudir de sa première détermination, et à se repentir vivement de s’être laissé aller à en prendre une autre.

C’était là le point où l’attendait M. Tyrrel, et à peine put-il croire à sa bonne fortune, quand on vint lui dire que