Page:Godwin - Les Aventures de Caleb Williams, I (trad. Garnier).djvu/178

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avait écouté ces paroles avec ravissement, et comme si elles fussent venues d’un être supérieur qui avait la bonté de descendre jusques à elle ; car il faut observer que si elle s’occupait trop peu, dans Falkland, des dons de la fortune, d’un autre côté, elle ne voyait qu’avec une sorte de vénération ses vertus et ses qualités personnelles. Mais tandis qu’elle semblait ainsi écarter bien loin toute espèce de comparaison entre elle et monsieur Falkland, vraisemblablement elle nourrissait dans son ame je ne sais quelle idée confuse qui semblait lui dire que les destinées, par quelque événement extraordinaire, pourraient un jour concilier les choses les plus incompatibles en apparence. La tête pleine de ces préventions, toutes les petites civilités qu’elle avait pu recevoir de lui par hasard au milieu du cercle, son éventail qu’il avait ramassé, une tasse dont il l’avait débarrassée au thé, la prévenance la plus