Page:Godwin - Les Aventures de Caleb Williams, I (trad. Garnier).djvu/31

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

je viens de dire pût être remarqué par les personnes qui l’approchaient ; moi-même je ne l’ai appris que successivement, et après beaucoup de temps. Quant aux domestiques en général, ils voyaient très-peu leur maître. Excepté moi, à cause de la nature de mes fonctions, et M. Collins, à cause de son ancienneté dans la maison, et la considération personnelle dont il jouissait, aucun d’eux n’approchait M. Falkland qu’à des heures fixes et pour très-peu de momens. Ils ne le connaissaient que par sa bienfaisance et son inflexible intégrité, principes qui semblaient régler toutes ses actions ; et encore qu’ils se permissent quelquefois des conjectures sur ses singularités, il ne le regardaient pas moins avec une sorte de vénération, et comme un être d’un ordre supérieur.

Il y avait déjà trois mois que j’étais au service de mon maître, lorsqu’un jour je m’avisai d’entrer dans un cabi-