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CHAPITRE II.



Parmi les auteurs qui firent les délices de sa première jeunesse, étaient les poètes héroïques de l’Italie ; c’est-là qu’il prit l’amour de la chevalerie et des idées romanesques. Ce n’est pas qu’il n’eût trop de bon sens pour regretter le temps de Charlemagne ou du roi Arthur. Mais, en même temps qu’un peu de philosophie servait à régler les écarts de son imagination, il se figurait que dans les mœurs dépeintes par ces poètes célèbres, il y avait quelque chose à imiter aussi bien qu’il y avait quelque chose à éviter. Il s’imaginait que rien n’était plus propre à rendre un homme brave, humain et généreux, qu’une ame sans cesse exaltée par le sentiment de l’honneur et l’orgueil d’une haute naissance. Sa conduite répondit aux opinions qu’il s’était for-