Page:Godwin - Les Aventures de Caleb Williams, I (trad. Garnier).djvu/98

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diantre ai-je affaire que vous me mêliez dans vos visions et dans vos idées creuses ?

— Parce que cela est nécessaire pour votre bonheur ; parce que je crois convenable de vous avertir maintenant du danger que nous courons, plutôt que d’attendre jusqu’au point où le respect que je me dois ne me permettra plus de rester aussi tranquille.

En faisant de ceci une querelle, nous ne ferions qu’imiter le commun des hommes, qui, à notre place, vraisemblablement en viendrait bientôt là ; mais faisons mieux : montrons que nous avons assez d’élévation dans l’ame pour mépriser de petits sujets de mésintelligence. En nous faisant ainsi justice, nous en retirerons une gloire bien plus solide et plus vraie. En adoptant une conduite contraire nous en serons nous-mêmes les victimes, et nous nous donnerons en spectacle à nos connaissances.

— Vous croyez cela ? Peut-être y a--