Page:Goethe-Nerval - Faust 1828.djvu/113

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

haïsse, et que ces sphères aient aussi un dessus et un dessous.

MÉPHISTOPHÉLÈS.

Dans un tel esprit tu peux te hasarder : engage-toi ; tu verras ces jours-ci tout ce que mon art peut procurer de plaisir ; je te donnerai ce qu’aucun homme n’a pu même encore entrevoir.

FAUST.

Et qu’as-tu à donner, pauvre diable ? L’esprit d’un homme en ses hautes inspirations fut-il jamais conçu par tes pareils ? Tu n’as que des alimens qui ne rassasient pas, de l’or pâle, qui sans cesse s’écoule des mains comme le vif argent ; un jeu auquel on ne gagne jamais ; une fille qui, jusque dans mes bras, fait les yeux doux à mon voisin ; l’honneur, belle divinité qui s’évanouit comme un météore. Fais-moi voir un fruit qui ne pourrisse pas avant que de