Page:Goethe-Nerval - Faust 1828.djvu/191

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Il ne fait cependant pas si chaud dehors. Quant à moi, je suis toute je ne sais comment. — Je souhaiterais que ma mère ne revînt pas à la maison. Un frisson me court, par tout le corps... Ah ! je suis une femme bien follement craintive.

(Elle se met à chanter en se déshabillant.)

Autrefois un roi de Thulé,
Qui jusqu’au tombeau fut fidèle,
Reçut à la mort de sa belle,
Une coupe d’or ciselé.

Comme elle ne le quittait guère,
Dans les festins les plus joyeux,
Toujours une larme légère,
À sa vue humectait ses yeux.

Ce prince, à la fin de sa vie,
Lègue tout, ses villes, son or,
Excepté la coupe chérie,
Qu’à la main il conserve encor.

Il fait à sa table royale,
Asseoir ses barons et ses pairs,