Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome II.djvu/469

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sa mère. Alors je me suis informé de tout vis-à-vis ; on m’a dit qu’elles ont commandé l’extra-poste, parce que la diligence est déjà partie. Je leur ai parlé. La mère, les larmes aux yeux, m’a prié de porter secrètement leurs effets vis-à-vis, et de souhaiter à madame mille bénédictions. Elles ne pourraient rester.



FERNAND.

C’est la dame qui est arrivée aujourd’hui avec sa fille ?

STELLA.

Je voulais m’attacher la jeune fille et retenir aussi la mère.... Ah ! faut-il à présent qu’elles me causent cette contrariété, Fernand !...

FERNAND.

Que leur peut-il être arrivé ?

STELLA.

Dieu sait ! Je ne puis, je ne veux rien savoir. Je serais fâchée de les perdre.... Mais je te possède, Fernand !... Je pourrais mourir à cette heure !... Parle-leur, Fernand.... A présent même, à présent !... Henri, fais que la mère revienne. (Le Domestique sort.) Parle-lui ; qu’elle soit libre !... Fernand, je vais dans le bosquet : viens me joindre ! viens !... 0 mes rossignols, vous le saluerez encore !

FERNAND.

Ame de ma vie !

Stella, à son cou. Et tu viendras bientôt ?

Fernand. A l’instant ! à l’instant ! (Stella sort. Fernand seul.) Ange du ciel ! comme en sa présence tout devient libre et serein !... Fernand, te reconnais-tu toi-même ? Tout ce qui oppressait mon cœur s’est dissipé ; tout souci, tout souvenir pénible, ce qui était.... et ce qui sera ! Déjà revenez-vous ?... Et pourtant, quand je te vois, Stella, quand je presse ta main, tout s’enfuit, toute autre image s’efface dans mon cœur. (Entre l’Intendant.) L’intendant, lui baisant la main. Vous voilà de retour !

Fernand, retirant sa main. C’est moi.



L’intendant.