Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome IV.djvu/177

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Je te le dis, un gaillard qui médite esCcointoe un animal promené par un esprit malin dans une aride bruyère, tandis qu’alentour se déploie un frais et beau pâturage.

1. Petit monde, expression pac laquelle la scolastique désignait l’homme.

Faust. Par où commencerons-nous ?

MÉPHISTOPHÉLÈS.

Nous partons sur-le-champ. Quel lieu de tourments est-ce ci ? Est-ce vivre que de s’ennuyer soi et ses disciples ? Laissemoi cela à maître Pansard, ton voisin. Pourquoi te tourmenter à battre la paille ? Ce que tu peux savoir de meilleur, tu n’oses le dire aux écoliers. Justement en voici un dans le corridor !

FAUST.

Il ne m’est pas possible de le voir.

MÉPHISTOPHÉLÈS.

Le pauvre garçon se morfond depuis longtemps : il ne faut pas qu’il s’en aille sans avoir eu satisfaction. Viens, donne-moi ta robe et ton bonnet : le déguisement me doit aller, je pense, à ravir. (Il se travestit.) Maintenant fie-toi à mon esprit : je n’ai besoin que d’un petit quart d’heure. Pendant ce temps, préparetoi pour notre beau voyage. (Faust sort, îlcphistophélès a revêtu la longue robe de Faust.) Va, méprise la raison et la science, suprême puissance de l’homme ; laisse-toi confirmer dans les œuvres d’illusion et de magie par l’esprit de mensonge, et je te possède absolument…. Le sort lui a donné un esprit qui se porte sans cesse en avant, avec une ardeur indomptable, et dont l’élan précipité franchit d’un bond les joies de la terre. Je le traînerai à travers la vie déréglée, à travers la plate insignifiance ; il va se débattre, se roidir, se cramponner, et son ardeur insatiable verra la nourriture et la boisson flotter devant ses lèvres avides ; il implorera en vain du rafraîchissement ;…• Et, ne se fût-il pas même donné au diable, il n’en devrait pas moins périr. (Entre un écolier.)

^>^ L’Écolier.

Je suis ici ofepuis peu de temps, et je viens, plein de soumission, pour entretenir et apprendre à connaître un homme dont tout le monde me parle avec respect.

MÉPHISTOPHÉLÈ