Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome IV.djvu/225

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Douce créature du ciel ! • .

Marguerite, poursuivant.

Il m’aime…. ne m’aime pas…. ilm’aime…. ne m’aime pas…. (Avec joie, en détachant la dernière feuille, ) 11 m’aime !

Faust.

Oui, mon enfant ! Que cette parole de la fleur soit pour toi l’oracle des dieux. Il t’aime ! Comprends-tu ce que cela veut dire ? Il t’aime ! (Il lui prend les deux mains.’)

MARGUERITE.

Je frissonne.

FAUST.

Oh ! ne tremble pas. Que ce regard, que ce serrement de main te disent ce qui est inexprimable. Se donner tout entier et sentir une joie qui doit être éternelle ! éternelle !… La fin en serait le désespoir ! Non, point de fin ! point de fin ! (Marguerite lui serre les mains, se dégage et s’enfuit. Il reste un moment à rêver et il la suit.)

Marthe, approchant.

La nuit tombe.

MÉPHISTOPHÉLÈS.

Oui, et nous allons partir.

MARTHE.

Je vous prierais de rester ici plus longtemps ; mais les gens de l’endroit sont trop méchants. On dirait que personne n’ait rien à démêler, rien à faire, qu’à observer les démarches et les pas du voisin, et l’on fait parler de soi, de quelque façon que l’on se comporte. Et notre couple ?…

MÉPHISTOPHÉLÈS.

S’est envolé là-bas par cette allée. Joyeux papillons !

MARTHE.

Il semble en être épris.

MÉPHISTOPHÉLÈS.

Comme elle de lui. C’est le cours du monde.