Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome IV.djvu/316

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UNE GALERIE SOMBRE.

FAUST, MÉPHISTOPHÉLÈS.

MÉPHTSTOPHÉLÈS.

Pourquoi m’entraîner dans ces sombres corridors ? N’est-il pas dans les salles assez d’amusements, et, dans la foule nombreuse et bigarrée des courtisans, assez d’occasions de rire et de tromper ?

FAUST.

Ne me dis pas ces choses-là : tu les as dès longtemps usées jusqu’aux semelles ; et maintenant, par tes allées et tes venues, to ne songes qu’à me manquer de parole. Cependant on me tourmente, on me presse d’agir ; le maréchal et le chambellan m’assiègent ; l’empereur veut être satisfait sur-le-champ ; il veut voir Hélène et Paris devant lui ; il veut contempler, sous une forme distincte, le modèle des hommes et celui des femmes. Vite à l’œuvre ! Je ne puis fausser ma parole.

MÉPHISTOPHÉLÈS.

Ce fut une folie de promettre légèrement.

FAUST.

Tu n’as ’pas réfléchi, camarade, où nous conduisent tes artifices. Nous avons commencé par l’enrichir, à présent il nous faut l’amuser.

MÉPHISTOPHÉLÈS.

Tu imagines que cela s’arrange à l’instant ! Nous rencontrons ici des degrés plus roides : tu empiètes sur un domaine étranger ; tu finis par contracter étourdiment de nouvelles dettes ; tu crois aussi facile d’évoquer Hélène que ce fantôme de papiermonnaie…. Avec mes farces de sorcières, avec mes imbroglio de fantômes, mes nains goitreux, je suis prêt à te servir ; mais