Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome IV.djvu/379

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LE RIVAGE.

Les Telchines ’ de Rhodes s’avancent montés sur des hippocampes et des dragons marins, et tenant en main le trident de Neptune.

CHOEUR DES TELCHINES.

Nous avons forgé le trident de Neptune, avec lequel il apaise les flots les plus agités. Si le maître du tonnerre déploie les nuages pesants, Neptune répond au roulement terrible, et, tandis que des cieux brillent les traits de la foudre, flots après flots jaillissent de la mer ;’et, dans l’intervalle, tout ce qui essuie la tourmente, ballotté longtemps, est englouti par l’abîme. C’est pourquoi il nous a confié le sceptre aujourd’hui…. Et maintenant nous voguons en appareil de fête, apaisés et faciles.

LES SIRÈNES.

Ministres sacrés d’Hélios1, favoris du jour serein, salut à vous dans cette heure émue, qui demande pour la Lune un respectueux hommage.

LES TELCHINES.

O la plus aimable des déesses, de ton arc céleste, tu entends avec ravissement les louanges de ton frère ; tu prêtes l’oreille à Rhodes, la fortunée ; de là monte jusqu’à lui un hymne éternel. Qu’il commence ou qu’il achève sa course journalière, il nous regarde de son œil rayonnant, enflammé. Les montagnes, les cités, les rivages, les flots, plaisent au dieu, sont aimables et brillants. Aucun brouillard ne nous enveloppe, et, s’il s’en glisse jusqu’à nous, un rayon, une brise, et l’île est purifiée ! Là se