Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome IV.djvu/410

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trompette ! Votre perte n’est pas loin. Ménélas, avec des flots de guerriers, s’avance contre vous. Préparez-vous à un rude combat. Enveloppé de sa troupe victorieuse, mutilé comme Déiphobe, tu expieras ton cortège de femmes. Aussitôt que sera pendue cette légère marchandise, pour celle-ci, la hache fraîche aiguisée sera prête sur l’autel.

Faust.

Interruption téméraire ! Fâcheuse importunité ! Même dans les périls, je ne puis souffrir un aveugle emportement. Un message de malheur enlaidit le plus beau messager : toi, le plus difforme des monstres, tu n’apportes volontiers que de fâcheuses nouvelles. Mais cette fois tu ne réussiras point. Ébranle les airs de tes vaines clameurs. Il n’est point ici de danger, et le danger même ne paraîtrait qu’une frivole menace. (Signaux, explosions sur ks tours, trompettes et clairons, musique guerrière, défilé de forces imposantes.)

Non, tu verras bientôt rassemblée la troupe inséparable des héros. Celui-là mérite seul la faveur des femmes, qui sait les défendre vaillamment. (Aux chefs, qui sortent des ratvjs et s’approchent.)

Marchez avec la fureur contenue et tranquille qui vous assure la victoire, vous, jeunes gens, la fleur du Nord ; vous, élite brillante de l’Orient.

Bardés de fer, étincelants de lumière, ces bataillons, qui ont renversé empire sur empire, ils avancent, et la terre frémit ; ils passent, et derrière eux elle gronde encore. •

Nous abordâmes à Pylos : le vieux Nestor n’est plus, et tous les faibles appuis du roi, l’armée indomptable les brise.

Repoussez sur-le-champ de ces murailles Ménélas vers la mer ! Là, il peut courir à l’aventure, piller, guetter la proie : c’était son goût et son sort.

Je dois vous proclamer ducs : la reine de Sparte l’ordonne. Mettez à ses pieds vallée et montagne, et que l’avantage du royaume soit le vôtre.

Toi, Germain, défends les golfes de Corinthe avec des retranchements et des remparts ; l’Achaie aux mille défilés, Goth, je. la recommande à ton courage.

Que les bataillons des Francs marchent sur Klis ; que Messène

GCETHE. — TH. III J6

soit