Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome IV.djvu/418

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mains, laissez ma chevelure, laissez mes vêtements : ils sont a moi.

HÉlÈne.

Oh ! songe, songe à qui tu appartiens ! Quelle serait notre douleur, si tu détruisais notre charmante conquête, notre bonheur à trois !

LE CHOEUR.

Bientôt, je le crains, se rompra l’union.

HÉLÈNE et FAUST.

Modère, modère, pour l’amour de tes parenls, cette ardeur trop vive et violente. Dans un repos champêtre, fais l’ornement de la plaine.

EUPHORION.

Pour vous complaire, je m’arrête. (Il se glisse parmi le chœur et l’entraîne à la danse.) Ici, plus aisément, je voltige autour de la troupe riante. Maintenant, la mélodie, le mouvement, sont-ils bien ?

HÉlÈne.

Oui, c’est fort bien : conduis les belles dans la ronde élégante.

FAUST.

Que n’est-elle finie ! Ces jeux folâtres ne sauraient me plaire. Euphorion et le Chœur. Ils dansent et chantent et forment

des entrelacements.

Lorsque tes bras se balancent avec grâce ; qu’aux rayons du soleil tu secoues les boucles de ta chevelure ; lorsque ton pied rase légèrement la terre ; que ça et là tes mouvements se suivent et s’enchaînent, tu as atteint ton but, aimable enfant : tous nos cœurs sont à toi ! (Unepause.)

EUPHORION.

Vous êtes autant de gazelles aux pieds légers : pour un jeu nouveau, vite il faut courir ! Je suis le chasseur, vous êles le gibier.

LE CHOEUR.

Si tu veux nous prendre, que sert ta vitesse ? Bel enfant, tout notre désir est de t’embrasser.

EUPHORION.

Eh bien ! à travers les bois, les buissons et les roches ! Les