Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome IV.djvu/470

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


LA. GRANDE COUR DEVANT LE PALAIS.

Flambeaux. Méphistophélès, à la tète des ouvriers,

comme inspecteur. 

MÉPHISTOPHÉLÈS.

Approchez, approchez ; entrez, entrez, Lémures tremblotantes, demi-natures, agencées de nerfs, de tendons et d’ossements.

Les LÉmures, en chœur.

Nous voici sur-le-champ à tes ordres ; et, comme nous avons cru l’entendre, il s’agit d’une vaste contrée, qui doit nous appartenir.Voici les pieux aigus et la longue chaîne pour mesurer : pourquoi l’on nous appelle, nous l’avons oublié.

MÉPHISTOPHÉLES.

Il n’est pas ici besoin d’efforts ingénieux : travaillez seulement selon vos propres mesures. Que le plus long s’étende de toute sa longueur : vous autres, enlevez alentour le gazon. Comme ô*n le fit pour nos pères, creusez un carré long. Dûpalais dans l’étroite demeure, voilà comme sottement les choses h’nissent.

Les LÉmures, creusant la terre, avec des gestes moqueurs. ’ Quand j’étais jeune et vivais et faisais l’amour, c’était fort doux, ce me semble ; aux lieux où la joie éclatait, où régnait le plaisir, mes pieds couraient toujours. Puis la sournoise vieillesse m’a touchée de sa béquille ; j’ai bronché sur la porte du sépulcre : pourquoi justement se trouvait-elle ouverte ? Faust, sortant du palais, tâtonne les piliers de la porte.

Comme le cliquetis des bêches me réjouit ! C’est la multitude qui fait pour moi sa corvée ; qui réconcilie la terre avec ellemême ; qui pose aux flots leurs limites ; qui entoure la mer d’étroites barrières *

MÉi’HtSTOPHÉLÈ