Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome IV.djvu/472

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PHISTOPHÉLÈS,

Aucune volupté ne le rassasie ; aucun bonheur ne le satisfait ; il ne cesse de convoiter des formes changeantes ; l’instant suprême, triste et vide, le malheureux souhaite le retenir. Celui qui me résista si fortement, le temps l’a vaincu ; le vieillard est là gisant sur le sable. L’horloge s’arrête….

Le Chœur.

Elle s’arrête ; elle se tait comme minuit : l’aiguille tombe.

MÉPHISTOPHÉLÈS.

Elle tombe. Tout est consommé.

LE CHOEUR.

Tout est fini.

MÉPHISTOPHÉLÈS.

Fini ? Absurde parole ! Pourquoi fini ? Fini et rien, sont parfaitement synonymes. Que nous veut donc l’éternelle création ? Emporter dans le néant les êtres créés ? «C’est fini…. » Que faut-il entendre par là ? C’est comme si cela n’avait pas été, et cependant cela s’agite et circule, comme si cela existait. J’aimerais mieux pour moi le vide éternel.