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des vases. Trois petites chambres sont attenantes à l’autre coté de la salle de Junon : la première offre des esquisses de peintres italiens et un tableau d’Angélica Kauffman ; la deuxième et la troisième, toute espèce de vases d’argile et un appareil pour l’explication de la doctrine des couleurs. Derrière la salle de Junon s’en trouve encore une plus petite, ornée des bustes de Schiller, de Herder, de Voss, de Byron et d’autres personnages. Delà, on descend par quelques marches dans une petite salle à manger, où Goethe aimait à prendre ses repas quand il avait peu de monde ; puis on arrive par un petit escalier dans le jardin, tenu avec un soin remarquable.

Le sanctuaire de la maison était le cabinet de travail, la bibliothèque et la chambre à coucher. La partie de l’appartement que nous avons parcourue rappelle aux visiteurs le ministre d’État et l’amateur des beaux-arts, et, pour ce qu’était alors Weimar, on pouvait trouver cet appartement magnifique ; mais les pièces auxquelles nous arrivons sont, même pour le temps et le lieu, de la plus extrême simplicité. Par une petite antichambre, où les collections minéralogiques sont renfermées dans de simples armoires, nous entrons dans le cabinet de travail, bas, étroit, un peu sombre, percé seulement de deux petites fenêtres et meublé de la façon la plus modeste. Tout est resté dans l’état où il se trouvait le jour de la mort de Goethe. Au milieu est une table de chêne ovale, tout unie ; point de fauteuils, point de sofa, aucune délicatesse ; une chaise commune, et, à côté, la corbeille où il avait coutume de mettre son mouchoir. Contre le mur, à droite, une longue table en poirier et des rayous portant des dictionnaires et des manuels ; à côté, une pelote, d’âge vénérable, des cartes de visite et d’autres bagatelles ; là aussi, un médaillon de Napoléon avec cette devise :

Scilicet immenso supen i ex nomme multum

A côté, se trouve une autre bibliothèque, où l’on voit les ouvrages de quelques poètes, contre le mur à gauche, un large pupitre sur lequel Goethe écrivait d’ordinaire. Il porte les manuscrits de Gœl:- de Beriïchingcn et des Élégies romaines, et un buste de Napoléon en verre d’un blanc laiteux, qui, tourné contre la lumière, jette des reflets bleus et couleur de flamme, et dans lequel Goethe voyait un précieux témoignage en faveur de sa doctrine.

Un cahier de papier, avec des notes sur l’histoire du jour, est attaché près de la porte, et, à la porte même, sont suspendues des esquisses musicales et géologiques. Cette porte mène dans la