Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome X.djvu/222

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à telle ou telle place. Tantôt c’est un ruisseau qui descend de la hauteur pour se verser dans le Rhin ; tantôt c’est la commodité de l’abord et du débarquement ; tantôt quelque autre facilité locale.

On voit de beaux enfants et une belle population. Tous ont un air calme, et nullement agité. Nous rencontrons en grand nombre des promeneurs à pied et en voiture. La chaleur est grande, la sécheresse générale, la poussière extrêmement incommode.

Au-dessous d’Ëlfeld est située une villa, neuve, magnifique, entourée de jardins d’agrément. On voit encore à gauche des vergers dans la plaine, mais le vignoble prend toujours plus d’accroissement. Les villages se pressent ; entre eux s’élèvent des fermes, en sorte que, vus à la file, ils semblent se toucher.

Toutes ces cultures des plaines et des collines prospèrent dans un terrain siliceux, qui, plus ou moins mêlé d’argile, nourrit admirablement les profondes racines de la vigne. Les fossés qu’on creuse pour en répandre le produit sur la grande route ne montrent pas autre chose.

Erbach est, comme les autres lieux, pavé proprement ; les rues sont sèches, les rez-de-chaussée, habités et, comme on peut le voir par les fenêtres ouvertes, proprement meublés. On arrive encore à une villa qui a l’apparence d’un palais ; les jardins s’étendent jusqu’au Rhin. L’œil parcourt avec plaisir d’élégantes terrasses et de fraîches avenues de tilleuls.

Le Rhin prend un autre caractère. Ce n’est qu’une branche du fleuve ; l’île qui est en face la limite, et en forme une rivière de moyenne grandeur, mais vive et courante. Puis, sur la droite, les coteaux vineux arrivent jusqu’au chemin, soutenus de fortes murailles, dans lesquelles une niche creusée attire l’attention. La voiture s’arrête : on se rafraîchit à une fontaine abondante. C’est le Marktbrounnen, d’où le vin qui se récolte sur ces collines a tiré son nom.

Les murs disparaissent, les coteaux s’aplanissent ; sur leurs pentes douces et leurs sommets se pressent les ceps de vigne. A gauche, des arbres fruitiers le long du fleuve, des oseraies, qui le cachent.

Le chemin monte à travers Hattenheim. Sur la hauteur où