Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome X.djvu/280

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trice qui se formait.* L’ami Schiller dirigea les répétitions, et, le 30 au soir, il vint m’annoncer le succès de la représentation.

Dès le 7 février, ma verve se réveilla, et je repris Faust. Je terminai certains endroits", que j’avais indiqués depuis longtemps dans l’esquisse et le plan de l’ouvrage. .

A la fin de l’année précédente, quand je traduisais Tancrèdt à léna, les doctes amis que j’avais là me reprochèrent hautement les soins que je donnais à des pièces françaises, qui, dans les dispositions actuelles de l’Allemagne, ne pouvaient guère obtenir la faveur ; ils auraient voulu me voir traiter quelque sujet de mon invention, dont j’avais indiqué un bon nombre. Je me rappelai donc la Fille naturelle, dont le plan, entièrement achevé, dormait dans mon portefeuille depuis quelques années.

Je songeai dans l’occasion aux développements ; mais, une superstition, appuyée sur l’expérience, m’ayant persuadé que, si je voulais réussir dans une entreprise, je devais la tenir secrète, je ne dis rien de ce travail à Schiller lui-même, et, par là, je dus lui paraître sans sympathie, sans foi’et sans activité. Je trouve qu’à la fin de décembre le premier acte de la Fille naturelle est terminé ;

Toutefois, les sciences physiques, la philosophie et la littérature ne me laissaient pas manquer de distraction. Ritter me visita souvent ; j’avais toujours des communications actives avec Schelling et Schlegel ; Tieck séjourna longtemps à Weimar : il savait toujours plaire et stimuler ; ma liaison avec Paulus subsistait toujours la même ; le voisinage de Weimar et dléna et ma résidence dans cette dernière ville fortifiaient toutes ces relations.

Ma nouvelle propriété de Rossla exigea aussi de moi pendant quelque temps une attention particulière ; mais, les jours qu’elle semblait me dérober, je sus les utiliser de diverses manières. L’ancien fermier à poursuivre en justice, un nouveau à installer : c’était là des expériences qu’il fallait compter pour quelque chose, et que j’avais acquises peu à peu en m’occupant d’affaires si nouvelles pour moi. A la fin de mars, un séjour à la campagne me fut un agréable délassement. On laissait les affaires aux économes et aux juristes et l’on jouissait du plein air. Les