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Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome X.djvu/283

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sur mon fils, âgé de onze ans. L’enfant, ayant appris que le Hainberg était comme un composé de pétrifications diverses, me pressa de visiter cette montagne.

Je quittai le 12 juin cette ville célèbre, avec l’agréable espérance d’y faire à mon retour des eaux un plus long séjour. La route jusqu’à Pyrmont m’offrit de nouveaux sujets d’observations : le Leinethal, avec son caractère doux, gracieux et paisible, la ville d’Eimbeck, dont les toits pointus sont couverts de dalles en pierre, produisirent sur nous une impression singulière. En parcourant cette ville et ses alentours avec les idées de Zadig, je crus observer que, vingt ou trente années auparavant, elle devait avoir eu un excellent bourgmestre, et je le concluais de belles plantations d’arbres à peu près de cet Age.

A Pyrmont, je trouvai un logement commode et tranquille, des voisins paisibles, d’anciens amis, personnes instruites et bienveillantes. Je n’avais jamais rencontré aux eaux une meilleure société. Malheureusement, les orages et la pluie empêchèrent souvent les réunions en plein air. Je me livrai chez moi à la traduction de Théophraste et à ma doctrine des couleurs.

Dans le voisinage de Pyrmont, nous visitâmes la remarquable caverne où le gaz suffocant, qui, étant combiné avec l’eau, exerce sur le corps humain une action si salutaire, invisible en soi, forme une atmosphère mortelle. Ce fut pour nous l’occasion d’expériences amusantes.

Nous parcourûmes souvent le sentier qui mène à Lugde à travers des pâturages entourés de clôtures. Dans le village, plus d’une fois ravagé par le feu, notre attention se fixa sur une maison qui portait cette inscription-désespérée :

Que Dieu veuille bénir mon gtte !
Deux fois j’en suis sorti bien vite,
Car deux fois le feu l’a détruit.
A fuirencor s’il me réduit,
Que Dieu veuille bénir ma fuite !
Je ne rebâtis plus mon gîte.

Nous visitâmes le couvent des franciscains, où l’on nous offrit du laitage. Hors du village, une très-vieille église nous présenta la première et innocente idée d’une de ces anciennes