Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome X.djvu/332

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était le désir de plusieurs hommes de mérite, et leur préférence était la nôtre.

L’héritage de Schiller était toujours mon objet principal, mais le douloureux souvenir de ma première tentative me faisait constamment refuser de concourir à une édition de ses œuvres, et de donner une esquisse biographique de mon excellent ami.

Les écrits de Hamann étaient de temps en temps tirés du caveau mystique où ils reposaient. Cet esprit vigoureux et pur, qui agissait à travers l’enveloppe d’un langage bizarre, attirait toujours les hommes avides de culture, jusqu’à ce que, fatigué et étourdi de tant d’énigmes, on jetât le livre de côté, sans cesser toutefois de désirer les œuvres complètes.

La traduction de VEpUre aux Pisons par Wieland me détourna quelque temps d’autres occupations. Cet ouvrage problématique paraîtra aux uns différent de ce qu’il semble aux autres, et il ne paraîtra plus le même à chacun tous les dix ans. J’entrepris de donner de l’ensemble et des détails une explication hardie et singulière. Je voudrais l’avoir mise par écrit, ne fût-ce que pour sa donnée humoristique. Mais ces pensées et ces rêveries, produites, ainsi que tant d’autres, dans les épanchements de l’amitié, se sont perdues dans l’air.

Le long séjour de Fernow à Weimar nous fit jouir pleinement du grand avantage de vivre avec un homme occupé à fond d’une étude quelconque. Avec son Traité sur les dialectes italiens, il nous reporta, cette année, au milieu de la vie de ce remarquable pays.

L’histoire des derniers temps de la littérature allemande lui aussi éclairée de lumières nouvelles, d’abord par l’autobiographie de Jean de Muller, dont je donnai un compte rendu, puis par la publication des Lettres de Gleim, que nous devons a Koerte, son adepte, et de la Vie de Huber, qui nous a été donnée par sa veuve, cette femme à tant d’égards digne d’estime.

Dans mes études d’histoire ancienne, je ne trouve autre chose que l’Histoire des Empereurs par Lampride, et je me souviens encore parfaitement de l’horreur dont je fus saisi en considérant cet affreux régime.

Je fus convié aux plus hautes pensées morales et religieuses