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Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome X.djvu/442

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devait s’efforcer sans relâche de découvrir. Il chercha donc les lois de la structure organique, la base des proportions ; il étudia les règles de la perspective, de la disposition, du coloris ; bref, il tâcha d’approfondir toutes les exigences de l’art. Mais ce qui l’intéressait surtout, c’était la diversité de la figure humaine, sur laquelle se manifeste aussi bien le caractère permanent que la passion momentanée, et ce sera le point auquel nous devrons nous arrêter le plus en étudiant le tableau de la Cène.

TRAVAUX PUBLICS DE LÉONARD.

Les troubles que la faiblesse de Pierre de Médicis lit naître à Florence chassèrent Léonard en LombarJie, où Ludovic le More, successeur de François Sforza, songeant à honorer et son devancier et lui-même par la même grandeur et la même activité, voulait illustrer son propre gouvernement par la culture des arts. Léonard fut chargé d’exécuter une statue équestre colossale.

Après plusieurs années de travail, il termina le modèle du cheval, qui excita l’admiration générale. Malheureusement, on en fit parade dans une fête, comme de l’objet le plus magnifique ; il se brisa, et l’artiste fut obligé d’en entreprendre un second. Il en vint aussi à bout. Alors les Français passèrent les Alpes. Les soldats prirent le cheval pour but de leurs exercices, et ils le détruisirent à coups de fusil. Aucunn trace ne nous est restée de ces deux modèles, qui avaient coûté un travail de seize années. Nous voyons par là que la vaine ostentation et la grossière ignorance sont également funestes.

Nous ne mentionnerons qu’en passant.la bataille d’Anghiari, dont il exécuta le carton à Florence, en rivalisant avec MichelAnge, et le tableau de sainte Anne, où la Vierge, tenant son fils dans ses bras, est assise sur les genoux de sa mère.

LA CÈNE.

Portons maintenant notre attention sur le véritable objet de notre étude, la Cène, qui fut peinte sur la muraille du couvent des Dominicains à Milan. Si nos lecteurs ont sous les yeux la