Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome X.djvu/455

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base, et nous devons par conséquent en dire d’abord quelques mots.

Marcus d’Oggiono, élève de Léonard de Vinci, n’avait pas un vaste talent ; cependant il acquit le mérite de son école, surtout dans les têtes, sans se montrer pourtant toujours égal à luimême. 11 lit vers 1510 une copie en petit, afin de l’utiliser ensuite en grand. Suivant l’usage du temps, elle n’était pas tout ù fait exacte, mais il la prit pour base d’une plus grande, qui se trouve à ia muraille du couvent de Castellazzo, maintenant aboli, et toujours dans le réfectoire des anciens moines. Tout y est soigneusement travaillé, mais l’arbitraire accoutumé règne dans les accessoires. Et quoique Bossi n’en dise pas beaucoup de bien, il ne nie pas que ce ne soit un monument considérable, et que le caractère de plusieurs têtes, quand l’expression n’en est pas exagérée, ne mérite des éloges. Bossi l’a calquée.

Une deuxième copie est une fresque qu’on voit à Ponte Capriasca. On la rapporte à l’an 1565, et on l’attribue à Pierre Lovino. Elle a ceci de particulier que les noms des figures y sont inscrits, précaution qui nous aide à caractériser d’une manière sûre les différentes physionomies.

Nous avons exposé avec assez de détails la destruction graduelle de l’original. Il était déjà en fort mauvais état en 1612, quand le cardinal Frédéric Borromée, amateur zélé des beauxarts, essaya de prévenir la perte totale de l’ouvrage et chargea un Milanais, André Bianchi, surnommé Vespino, d’en faire une copie de la même grandeur. Cet artiste s’essaya d’abord sur quelques têtes seulement ; elles réussirent, il passa outre et copia toutes les figures, mais une à une, et il les groupa ensuite avec tout le soin possible. Le tableau se trouve encore actuellement dans la bibliothèque Ambrosienne à Milan, et il a été la base principale de la nouvelle copie, exécutée par Bossi. Voici à quelle occasion celle-ci fut entreprise.

LA NOUVELLE COPIE.

Le royaume d’Italie était proclamé, et, à l’exemple de Ludovic Sforza, le prince Eugène voulut signaler le début de sa viceroyauté j>ar l’encouragement des beaux-arts. Ludovic avait com-