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Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome X.djvu/462

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nicains de Milan eussent-ils été assez désobligeants pour défendre qu’on prît désormais l’ouvrage pour modèle, il se trouvait dans l’école même assez d’esquisses, de dessins et de cartons, avec lesquels Léonard, qui n’avait rien de caché pour ses élèves, pouvait très-bien aider un disciple favori, qui entreprenait de faire, non loin de la ville, une imitation soignée du tableau.

Quelques mots seulement, les plus nécessaires et les plus décisifs, sur le rapport des deux copies1. La troisième4, il faut la voir : des paroles ne peuvent en exprimer les mérites.

COMPARAISON.

Saint BarthÉlÉmy. Un mâle jeune homme, un profil marqué, un visage pur, recueilli, la paupière et les cils baissés, la bouche fermée, comme prêtant l’oreille avec soupçon : caractère parfaitement dessiné. Dans Vespino, aucune apparence d’une physionomie individuelle et caractéristique ; une figure d’album, n’ayant rien de particulier, écoutant la bouche ouverte. Bossi a approuvé cette ouverture des lèvres et il l’a maintenue. Nous ne pouvons l’approuver.

Saint Jacques Le Mineur. Encore un profil ; la ressemblance de famille avec le Christ est incontestable ; mais les lèvres saillantes, entr’ouvertes, lui donnent quelque chose d’individuel, qui refoule cette ressemblance. Dans Vespino, une figure de Christ, générale, académique, la bouche ouverte pour l’étonnement plutôt que pour l’interrogation. Notre assertion, que Barthélemy a la bouche fermée, se confirme par le fait que son voisin a la bouche ouverte. Léonard ne se serait pas permis cette répétition.

Saint André a lui-même aussi la bouche fermée. A la manière des personnes âgées, il presse davantage la lèvre inférieure contre celle d’en haut. Cette tête a dans la copie de Marcus quelque chose de particulier, d’inexprimable, le regard recueilli, la bouche naïve, quoique fermée. Le contour du côté


1. Celle de Caslellaz/.o et celle de Bianchi (Vesjiino).

2. Celle de Marcus Oggiono.