Page:Goethe - Les Affinités électives, Charpentier, 1844.djvu/282

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us désagréable, qu’elle est presque aussitôt suivie d’une violente douleur au côté gauche de la tête, incommodité à laquelle je suis au reste très-sujete.

Pendant cette explication nous sommes arrivés près de vous, Ottilie s’est occupée de votre travail et je suis allé visiter le sentier qui exerce sur elle une si singulière influence. Quelle n’a pas été ma surprise, lorsque j’ai reconnu les indices certains de la présence du charbon de terre. Oui, j’en suis convaincu, si l’on voulait faire des fouilles à cette place, on découvrirait bientôt une abondante mine de houille.

Vous souriez, Milord ? Je sais que vous avez pour mes opinions sur ce sujet l’indulgence d’un sage et d’un ami. Vous me croyez dominé par une folie inoffensive, continuez à l’envisager sous ce point de vue, et laissez-moi soumettre la charmante Ottilie à l’épreuve des oscillations du pendule.

Le Lord n’entendait jamais parler de cette épreuve sans répéter les principes et les raisonnements sur lesquels il fondait son incrédulité. Son compagnon l’écoutait avec patience, mais il restait inébranlable dans ses convictions. Parfois, seulement, il répondait tranquillement qu’au lieu de renoncer à des essais, dont on obtient rarement les résultats espérés, il fallait s’y livrer avec plus d’ardeur et de persévérance. Selon lui c’était l’unique moyen de découvrir, tôt ou tard, les rapports et les affinités encore inconnus que les corps organisés et non organisés ont entre eux, et les uns envers les autres.

Déjà il avait étalé sur une table les anneaux d’or, les marcassites et autres substances métalliques dont se composait l’appareil de son expérience, et qu’il portait toujours sur lui renfermés dans une boîte éléga