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LE REVIZOR 123

Artemi Philippovitch. — L'écriture est illisible... d'ailleurs, on voit que c'est un misérable.

Korobkine. — Donnez-moi la lettre... Mes yeux seront meilleurs, je suis sûr.

(Il veut prendre la lettre.)

Artemi Philippovitch (il ne lâche pas la lettre). — On peut omettre ce passage... je vous assure qu'après, ça devient lisible.

Korobkine. — Permettez... j'en serai juge.

Artemi Philippovitch. — Je peux lire tout aussi bien... Vraiment, c'est lisible après.

Le directeur des postes. — Non, il faut tout lire. On a tout lu jusqu'à présent.

Tous. — Donnez donc, Artemi Philippovitch, donnez la lettre. (A Korobkine.) Lisez.

Artemi Philippovitch. — Voici (Il remet la lettre.)

Mais permettez... (Il cache du doigt tout un passage.)

Lisez à partir d'ici.

(Tous se rapprochent.)

Le directeur des postes. — Lisez, lisez donc. C'est idiot, il faut tout lire.

Korobkine (lisant). — « Zemlianika, le surveillant des œuvres de bienfaisance, est un vrai cochon en calotte... »

Artemi Philippovitch (à tous). — Vraiment pas spirituel. Un cochon en calotte ! avez-vous vu des cochons en calotte?

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