LE MARIAGE 159
Arina Panteleïmonovna. — Le marchand ira chez le gouverneur...
Phiokla. — Et le noble...
Arina Panteleïmonovna. — Tu mens, tu mens... avec tous tes nobles ! Le gouverneur est plus haut que le sénateur !... Non, ma chère, tu ne nous épa- teras pas avec tes nobles... ils sont bien obligés aussi parfois d'ôter leur sacré bonnet et de saluer... (On entend sonner à la porte d'entrée.) Tiens mais... il me semble qu'on a sonné !
Phiokla. — Ciel ! Ce sont eux...
Arina Panteleïmonovna. — Qui eux?...
Phiokla. — Eux!... Quelqu'un des fiancés...
Agaphia Tikhonovna (poussant un cri). — Ob !...
Arina Panteleïmonovna. — Saints du ciel, ayez pitié de nous, pécheurs que nous sommes... Mais cette chambre n'est pas rangée. (Elle saisit tout ce qui se trouve sur la table et court à travers la pièce.) Et la nappe... cette nappe est toute noire... Douniachka, Douniachka ! (Douniachka entre.) Vite, vite, une nappe propre !
(Elis ôte la nappe et continue à courir, très agitée.)
Agaphia Tikhonovna. — Ah ! ma petite tante, mais il me semble que je suis presque en chemise...
Arina Pantele'monovna. — Mais, ma chérie... Va, cours... habille-toi. (Elle va et vient, affolée. Douniachka apporte une nappe, on sonne de nouveau à la porte.) Va à la porte et dis qu'on vient. (Dou- niachka crie de loin : On vient ! »)
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