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Page:Gogol - Le Revizor 1922.djvu/85

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LE RÉVIZOR JJ

Le directeur des postes. — Tout à fait d'accord.

Khlestakof. — Le bon ton ne se trouve que dans une capitale... impossible d'y rencontrer des oies de province... Qu'en pensez-vous?

Le directeur des postes. — C'est la vérité. (A part.) Il n'est pas fier... il se renseigne sur toutes choses...

Khlestakof. — Avouez que... on peut vivre très heureux dans une petite ville...

Le directeur des postes. — Certainement.

Khlestakof. — Il suffit, selon moi, d'être res- pecté, sincèrement aimé... n'est-il pas vrai?

Le directeur des postes. — C'est juste.

Khlestakof. — Je suis ravi que nous soyons d'accord. On dira, peut-être, que je suis étrange, mais c'est mon caractère. (Il regarde le directeur des postes et se parle à lui-même.) Si je lui demandais aussi... (A haute voix.) Figurez -vous... j'ai perdu beaucoup d'argent en voyage... Pourriez- vous me prêter trois cents roubles?

Le directeur des postes. — • Mais voyons... Je serai très honoré. Voici, permettez... Je suis tout prêt à vous rendre service...

Khlestakof. — Je vous suis très reconnaissant. J'ai horreur de me priver de quoi que ce soit en route... Et pourquoi le ferais-je, n'est-ce pas?

Le directeur des postes. — Évidemment. (Il se lève, se redresse et, la main sur son épée.) Je n'ose vous déranger davantage... Vous n'avez rien de par- ticulier à me dire au sujet du service des postes?

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