Page:Gogol - Tarass Boulba, Hachette, 1882.djvu/52

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

— Bonjour, Kirdiaga.

— Bonjour, Gousti.

— Je ne m’attendais pas à te voir, Rémen.

Et tous ces gens de guerre, qui s’étaient rassemblés là des quatre coins de la grande Russie, s’embrassaient avec effusion, et l’on n’entendait que ces questions confuses :

— Que fait Kassian ? Que fait Borodavka ? Et Koloper ? Et Pidzichok ?

Et Tarass Boulba recevait pour réponse qu’on avait pendu Borodavka à Tolopan, écorché vif Koloper à Kisikermen, et envoyé la tête de Pidzichok salée dans un tonneau jusqu’à Constantinople. Le vieux Boulba se mit à réfléchir tristement, et répéta maintes fois :

— C’étaient de bons Cosaques !


Il y avait déjà plus d’une semaine que Tarass Boulba habitait la setch avec ses fils. Ostap et Andry s’occupaient peu d’études militaires, car la setch n’aimait pas à perdre le temps en vains exercices ; la jeunesse faisait son apprentissage dans la guerre même, qui, pour cette raison, se renouvelait sans cesse. Les Cosaques trouvaient tout à fait oiseux de remplir par quelques études les rares intervalles