Page:Gogol Chirol - Contes et nouvelles.djvu/20

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secs et aux prunes, et, sur un grand plat, un gâteau.

Les musiciens en reçurent le dessous, cuit ensemble avec de l’argent, et, pendant ce temps se taisant, placèrent autour d’eux les cymbales, violons et tambourins. Cependant les jeunes filles, s’étant essuyées de leurs mouchoirs brodés, rompirent leurs rangs ; et les garçons, la main au côté, regardant fièrement autour d’eux, s’apprêtaient à aller à leur rencontre, — quand le vieil essaoul apporta deux icônes pour bénir les jeunes époux.

Ces icônes lui avaient été données par un saint ermite, le vieux Varfolomiéi. Elles n’avaient pas de riches manteaux, ni argent ni or n’y brillait, mais aucune puissance impure n’osait toucher à celui qui les possédait chez lui. Élevant les icônes en l’air, l’essaoul s’apprêtait à dire une courte prière… quand, tout à coup, les enfants qui jouaient par terre poussèrent des cris, avec terreur, et, derrière eux, le peuple se recula, tandis que tous, effrayés, montraient du doigt un Kosak, qui se tenait debout devant eux. Qui était-ce, personne ne le savait. Il avait dansé déjà à mer-