Page:Gogol HalperineKaminsky - Veillees de l Ukraine.djvu/153

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pour nous les servir ensuite en petits feuillets au mois ou à la semaine), un de ces messieurs apprit cette histoire de Phoma Grigorievitch qui, depuis, l’a lui-même oubliée.

Mais voilà que précisément arrive de Pultava ce jeune barine en cafetan couleur petits pois dont je vous ai une fois parlé ; peut-être même avez-vous déjà lu son récit ; il apporte avec lui un petit livre et nous le montre en l’ouvrant au milieu.

Phoma Grigorievitch s’apprête à enfourcher ses lunettes sur son nez, puis se souvenant qu’il a oublié de les consolider avec du fil et de la cire, il me passe le livre. Moi qui sais lire tant bien que mal et qui n’ai pas besoin de lunettes, je me mets à faire la lecture tout haut. À peine ai-je tourné deux pages que tout à coup Phoma m’arrête par le bras.

— Un instant ! Dites-moi avant tout ce que vous lisez.

J’avoue que j’étais stupéfait d’une telle question.

— Comment ce que je lis, Phoma Grigorievitch, mais c’est votre histoire, ce sont vos propres paroles.