Page:Gogol HalperineKaminsky - Veillees de l Ukraine.djvu/69

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revik somnolait chez le compère sous le hangar couvert de paille, au milieu des bœufs, des sacs de farine et de blé. Il ne paraissait nullement disposé à s’arracher à ses rêveries, lorsque, tout à coup, il entendit une voix qui lui était aussi familière que le refuge de sa paresse, le poêle béni de sa khata ou le cabaret d’une parente installée à dix pas de chez lui.

— Debout ! debout ! lui scandait à l’oreille sa tendre épouse, en le tirant de toutes ses forces par le bras.

Tcherevik, pour toute réponse, enfla les joues et simula, de ses mains, le battement des tambours.

— Idiot ! s’écria-t-elle en évitant le bras qui faillit l’atteindre au visage.

Tcherevik se souleva, se frotta les yeux et regarda autour de lui.

— Que le diable m’emporte, ma colombe, si ton museau ne m’a pas fait l’effet d’un tambour sur lequel je me voyais forcé de battre la diane, comme un superbe Moscovite ; museau de cochon dont, comme dit le compère…

— Assez, assez de sottises. Dépêche-toi