Page:Goncourt - Journal, t3, 1888.djvu/136

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ment académique, le paganisme y passe partout, y éclate au premier plan, dans cette femme, un morceau de statue antique, en cet agenouillement de païenne à laquelle l’Évangile n’a jamais parlé, etc., etc., etc.

Cela chrétien ! je ne connais pas de tableau défigurant le christianisme par une plus grosse image matérielle, et je ne connais pas de toile l’ayant représenté dans une prose plus commune, dans un beau plus vulgaire.

— Au fond, l’infériorité de la race italienne, je l’ai cherchée longtemps et je la trouve aujourd’hui : c’est, de n’avoir pas de nerfs. On le perçoit dans une bien petite chose, l’absence de toute impatience pour la lenteur de tout ce qui se fait ici.

6 mai. — Penser qu’il n’y a jamais eu un paysagiste — et personne ne l’a remarqué — un paysagiste depuis le Poussin et Claude Lorrain jusqu’à ce triste Benouville, qui ait eu l’idée de rendre les deux plus frappants, les deux plus visibles caractères de cette campagne romaine ; la spécialité du bleu du ciel et le vert-de-gris particulier de la verdure du chêne-liège et de l’olivier.

Au Vatican. Le Torse, le seul morceau d’art au