Page:Goncourt - Journal, t3, 1888.djvu/236

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Les hôtes à demeure avec nous, étaient les Malvezzi, la petite Vimercati. Théophile Gautier est resté une semaine, Flaubert quelques jours. Dans les venants et les passants, peu ou point d’hommes politiques ; des peintres le dimanche entre le coucher du samedi et du lundi ; des hommes de lettres le mercredi ; la famille représentée par le comte et la comtesse Primoli, le jeudi ; et les autres jours, de petits dîners intimes autour de la grande table de vingt-cinq couverts des dimanches, toute rétrécie.

— La pure littérature, le livre qu’un artiste fait pour se satisfaire, me semble un genre bien près de mourir. Je ne vois guère plus de travailleurs dans cette manière que Flaubert et nous, et, notre trio mort, je ne vois pas qui nous succédera.

— Si l’on disait que Clodion descend plus des Grecs que tous les membres de l’Institut !

— Pendant que nous étions chez la princesse, Arsène Houssaye a la gentillesse de me demander à l’autoriser à faire auprès de Duruy une démarche pour m’obtenir la croix. Je lui écris aussitôt de n’en rien faire, en lui disant ce qui a été toujours notre pensée : qu’un homme de lettres a le droit de l’accepter, mais non celui de la demander.