Page:Goncourt - Journal, t3, 1888.djvu/251

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion

lique et agreste, ouvrier de tous métiers, et mari souffre-douleur d’une maîtresse de piano, exerçant dans la banlieue, et riche avec cela d’une potée de progéniture. L’autre jour il mettait notre vin en bouteilles, aidé d’un gandin à l’air humilié, et rinçant les bouteilles avec un faux diamant au doigt. Il nous dit que c’est son fils, arrêté par des migraines dans une vocation de peintre en bâtiment, tourné au théâtre, jouant dans les localités riveraines de la Seine, et peut-être appelé prochainement aux Variétés.

Il nous a fourni pour tapissier un de ses amis, un long et maigre vieillard, à la tête de renard et de vieux marquis, habillé d’un antique habit de chasse en velours, et apportant ses outils dans un sac de voyage ; un tapissier mystérieux et déclassé, avec de l’ombre dans sa vie, et qui paraît sortir d’un roman humanitaire de George Sand.

— Que je voudrais donc bien dîner à Compiègne, à la table des domestiques.

1er décembre. — Oh ! les agonies comme celle de Berryer, où la famille permet à la chronique de se fourrer sous le lit. Vilaines, ces morts toutes de publicité.

— On s’étonne de la conscience de la main-d’œuvre