Page:Goncourt - Journal, t3, 1888.djvu/28

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— L’assassinat politique est la mise en jeu du plus grand sentiment héroïque des temps modernes. Et quand il réussit, n’est-ce pas très souvent l’économie d’une révolution par le dévouement d’un seul ? Et enfin, l’assassin politique, n’est-ce pas un monsieur qui se met à la place du bon Dieu, volant, pour signer l’histoire d’un temps, la griffe de la Providence ?

Voyez ce qu’a produit la bombe Orsini ! L’Italie est libre, — et peut-être la papauté, c’est-à-dire la catholicité, mourra de cette bombe !

— Mauvais temps pour nous que ces temps. La prétendue immoralité de nos œuvres nous dessert auprès de l’hypocrisie du public, et la moralité de nos personnes nous rend suspects au pouvoir.

— Il y a du raisonneur de l’ancienne comédie dans le médecin moderne.

— À l’heure qu’il est, il n’y a pas un petit journaliste de province qui ne trouve la plus minuscule salle de spectacle de sous-préfecture, déshonorée par la représentation d’Henriette Maréchal.

— Pour une comédie, le mot superbe d’un de nos jeunes parents : « En telle année, mon père meurt… Bon ! »