Page:Goncourt - Journal, t3, 1888.djvu/63

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sienne, avec un gentil sourire clignotant dans ses yeux sans sourcils.

— Autour de nous, nous sentons comme un éloignement, une froideur de tous, et nous percevons un sentiment intérieur, qui ne nous pardonne ni la franchise de nos personnes, ni la vérité de nos livres, et qui saisit, pour témoigner ses antipathies, le prétexte et l’occasion de notre défaite d’Henriette Maréchal.

2 juin. — … « Vous voyez ce monsieur-là, si entouré,… c’est un grand nom de France qui possède des eaux dans un département du Centre, et qui écrit toutes les semaines au médecin imposé par lui, qu’il ne donne pas assez de douches à 40 sous… Ah ! le monde, le grand monde renferme de singuliers particuliers ! » L’homme me disant ça, c’est le docteur Tardieu, qui, m’entraînant dans un petit salon, me raconte ce fait-Paris.

Une ancienne lorette avait pris un commerce, dans le genre de celui du gros Milan, commerce auquel elle avait annexé la fourniture de tous les appareils artificiels avec lesquels on remplace les outils naturels de l’amour.

Cette femme avait été assassinée dans son bureau, et Tardieu fut chargé de l’autopsie. La femme s’était furieusement défendue, et, dans sa lutte avec les