Page:Goncourt - Journal, t3, 1888.djvu/83

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sion que nulle autre peinture du passé ne nous a donnée ailleurs… Stupéfiant musée de la vie et de l’humanité d’une société. Toutes ces têtes paraissent se tourner pour vous voir, tous ces yeux vous regardent, et il vous semble que vous venez de déranger, dans cette grande salle, où toutes les bouches viennent de se taire, le XVIIIe siècle qui causait.

— Saint-Quentin : une ville où les rues ont tout à fait l’air du décor d’une pièce de Molière, avec des nuits carillonnantes, où l’on croit dormir dans une tabatière à musique.

— Lavoix nous disait : « À Paris, on n’est vraiment que le tiers de son moi. Il y a en vous, tant d’impressions, d’idées, de pensées, de choses des autres, que je vais en Bretagne, pour reconstituer ma personnalité et pour redevenir un moi, tout à fait moi ! »

— La princesse a des saillies d’une observation très fine. Elle a remarqué qu’un grand nombre de femmes ont des voix, selon leur toilette : leur voix de soie, leur voix de velours, etc.

14 octobre. — Saint-Gratien.

Un original ménage d’artiste que ce ménage du