Page:Goncourt - Journal, t4, 1892.djvu/222

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préoccupé, soucieux, pâlit, verdit, jette sa cotisation sur la table et disparaît.

 

— « Vous connaissez Vinoy, dit quelqu’un à du Mesnil : Quel est l’homme, et qu’est-ce qu’il va faire ? »

— « Vinoy, répond du Mesnil, c’est un madré, je crois qu’il ne va rien faire… qu’il va faire le gendarme. »

Là-dessus une sortie de Nefftzer contre le journalisme et les journalistes. Il est devenu complètement apoplectique, et sa parole tudesque, comme étranglée d’enragement, par moments, aboie contre l’ineptie, l’ignorance, les bourdes de ses confrères, qu’il accuse d’avoir fait la guerre, et qu’il accuse de l’avoir rendue si fatale.

Ici Hébrard réclame le silence, et tirant de sa poche un papier : « Écoutez, messieurs, ceci est une lettre du mari d’une femme connue, demandant la croix, lettre dans laquelle il invoque comme titre, son cocuage, oui, messieurs, “son cocuage et des malheurs domestiques qui appartiennent à l’histoire.” »

Un rire homérique accueille la lecture de cette supplique bouffonne.

Mais aussitôt le sérieux de la situation ramène les dîneurs à se demander, comment vont se conduire les Prussiens à notre égard. Il y a ceux qui croient qu’ils déménageront les musées. Berthelot a peur