Page:Goncourt - Journal, t4, 1892.djvu/242

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chose excrémentielle. N’ont-ils pas, chez un de mes amis, décroché le portrait de son père, ne lui ont-ils pas fait un trou à la place de la bouche… ! Vous devinez le reste.

Mercredi 15 mars. — J’allume une cigarette à la Civette. Un garçon de banque entre, et tend un billet à la dame du comptoir. Elle répond : Prisonnier en Allemagne.

En bouquinant chez Beauvais, je tombe sur Bocher, l’officier d’état-major, qui a fait avec Mahérault le catalogue de l’œuvre de Gavarni. Il revient d’Allemagne, où il est prisonnier depuis le commencement de la campagne. Il me conte ceci, qu’il tient d’une de ses parentes, qui le tenait de la bouche même de l’archevêque de Reims. Le Roi-Empereur, arrivé à Reims, fut logé par l’archevêque dans la plus belle pièce de l’Archevêché, que le Roi ne trouva d’abord pas digne de sa grandeur. L’archevêque lui fit observer que c’était la chambre, où avait couché Charles X, quand il était venu se faire sacrer. Sur cette affirmation, le Roi se décida à l’occuper, et voici la carte de visite qu’il y laissa. Le lendemain, le Roi-Caporal chia dans l’encoignure de la croisée, et se torcha le derrière avec les rideaux.

Vendredi 17 mars. — Saint-Cloud n’existe plus. C’est un champ de pierres, de moellons, de plâtras,